Il fallait faire preuve de beaucoup d’audace pour lancer le premier festival des confréries à Charleville-Mézières, en 2004. A l’époque, le Conseil Français des Confréries n’existait pas encore (il ne verra le jour que deux ans plus tard), Internet n’était pas aussi développé qu’aujourd’hui et la collecte des coordonnées de 750 confréries françaises et belges avait demandé un an de recherches aux organisateurs.
Fort heureusement, la manifestation fut soutenue dès le départ par les collectivités locales, notamment la ville de Charleville-Mézières, le conseil général et le conseil régional. Pourtant, à deux semaines du jour J, le trop faible retour des inscriptions donna quelques sueurs froides aux responsables de l’association, qui envisagèrent même d’annuler le festival. Mais finalement, le samedi 1er mai, ce sont 24 confréries qui se sont retrouvées au parc des expositions. Parmi elles, certaines étaient venues de très loin, comme la confrérie des Taste-Trenels, de Millau, dans l’Aveyron.
Un ministre africain pour l’inauguration
Les organisateurs n’auraient sans doute jamais imaginé qu’un ministre en exercice, fut-il sénégalais, vienne inaugurer en personne ce premier festival des confréries. C’est pourtant ce qui s’est produit grâce à un heureux concours de circonstances. M. Lamine Bâ, à l’époque ministre sénégalais de la Prévention, de l’Hygiène publique et de l’Assainissement du Sénégal, avait eu l’honneur d’être intronisé au sein de la confrérie aveyronnaise des Taste-Trenels, Millau étant jumelée depuis de nombreuses années avec Luga, la ville d’origine du ministre.
C’est ainsi que profitant d’un voyage officiel en France, il avait tenu à faire le déplacement jusqu’à Charleville-Mézières pour saluer ses amis de Millau. C’est donc à lui que revint l’honneur de couper le ruban inaugural, aux côtés d’Adolphe Colrat, le préfet de l’époque, de Benoît Huré, le président du conseil général, et de Claudine Ledoux, la maire de Charleville-Mézières.
Il a inauguré le premier festival des confréries. Sur cette photo, le ministre sénégalais Lamine Bâ (qui porte la tenue de la confrérie des Taste-Trenels) s’entretient avec le préfet Adolphe Colrat et la maire de Charleville-Mézières, Claudine Ledoux.
Il fait chaud, ce samedi 30 avril 2005, lorsque le long cortège des confréries quitte la place Ducale. Et avec leurs tenues qui n’ont rien d’estivales, les confrères vont souffrir pour parcourir les trois kilomètres qui les séparent du parc des expositions.
Ce deuxième festival inaugure par ailleurs l’alternance franco-belge dans le choix de la confrérie invitée d’honneur. Après la confrérie belge des Sossons d’Orvaulx en 2004, c’est la confrérie du nougat de Tours, qui est l’invitée d’honneur de cette édition 2005. L’occasion, pour Jean-Paul Bachy, président du conseil régional, et pour Claudine Ledoux, maire de Charleville-Mézières, d’être intronisés le samedi soir au sein d’une confrérie qui deviendra une fidèle du festival.
L’année 2005 confirme en tous cas le succès de la manifestation puisque ce ne sont pas moins de 36 confréries qui vont rejoindre la capitale ardennaise pour ce week-end gourmand et festif. Elles sont venues de toute la France mais aussi de Belgique et même de Suisse, avec la participation de la compagnie des Vignolants du Vignoble Neuchâtelois.
Trottinette
Elle n’est pas passée inaperçue pendant le défilé. Mais qui était donc cette jeune femme blonde, portant la tenue de la confrérie du jambon sec d’Ardennes, qui semblait glisser sur l’asphalte comme sur la glace d’une patinoire ? Et par quel prodige parvenait-elle à voler ainsi, quelques millimètres au-dessus du sol ?
Il s’agissait en fait d’Antoine Allogia, le patron d’Europe 2, l’un des partenaires du festival. Coiffé d’une perruque, il se déplaçait sur une trottinette électrique, invisible sous sa grande tenue grenat qui lui descendait jusqu’aux pieds. Pour que l’illusion soit parfaite, il avait même emprunté un cerceau de robe de mariée à un magasin du chef-lieu, de façon à ce que sa toge conserve une forme arrondie et ne puisse pas laisser voir sa trottinette.
Une chose est sûre : il a dû faire bien des envieux parmi les confrères qui ont effectué les trois kilomètres du parcours à pied !
Le 11 février 2006, à Orléans, a lieu l’assemblée générale constitutive du Conseil Français des Confréries. Bernard Giraud, le fondateur du festival de Charleville-Mézières, en devient l’un des trois vice-présidents.
L’année 2006 est une année charnière dans l’histoire du festival. Pour la première fois, le chapitre exceptionnel de la confrérie invitée d’honneur a lieu devant le public, le samedi, à 19 heures, et la gastronomie fait aussi partie du programme des animations, avec la réalisation en direct d’une cacasse à cul nu et d’une salade au lard. Mais surtout, on parle de plus en plus de la place Ducale. Du côté de la mairie, tout d’abord, mais aussi du côté des confréries. Selon un sondage réalisé cette année-là, treize confréries sur quinze sont favorables à un festival place Ducale.
Un défilé sous la neige !
Le défilé 2006 restera longtemps dans les souvenirs. Programmé le dimanche matin à 10 h 30, avec un itinéraire allant de la place d’Arches à la place Ducale, il fut certes plus court que celui de 2005 mais se déroula sous une pluie glaciale à laquelle se mêlaient même quelques flocons de neige !
Alors que le samedi avait bénéficié d’un temps relativement clément, la température a brusquement dégringolé le lendemain pour atteindre péniblement les 5 degrés au meilleur de la journée.
En 2006, on parle de plus en plus de la place Ducale pour accueillir les futurs festivals.
Premier festival sur la place Ducale. Comme pour donner raison aux organisateurs, c’est sous un ciel radieux qu’est inaugurée cette quatrième édition, le samedi 28 avril 2007. Chapiteau, chalets de bois et abris en toile : les services techniques de la ville n’ont pas ménagé leur peine pour accueillir le festival dans les meilleures conditions.
« Le tristounet parc des expositions s’est fait supplanter par la magnifique place Ducale, ses maisons anciennes et ses arcades », écrit le représentant de la bière de Ciney dans le compte-rendu qu’il fait pour le bulletin de sa confrérie. En ajoutant que « les effets du beau temps et d’un lieu fort avenant se sont fait sentir : plus de public à venir entre les stands, plus de vente, plus de bonne humeur générale… ».
Cette édition 2007 fait aussi la part belle à la gastronomie locale avec une restauration assurée sous le chapiteau par quatre confréries ardennaises, qui proposent au choix cacasse à cul nu, salade au lard, omelette au jambon d’Ardennes ou boudin noir aux deux pommes. La formule séduit tellement qu’elle sera conservée.
La famille s’agrandit
Le festival stimule la création de nouvelles confréries dans le département. En cette année 2007, la confrérie de la galette à suc’ et du gâteau mollet est présentée pour la première fois au public.
Cette nouvelle confrérie a imaginé un costume qui reprend dans ses formes et dans ses couleurs ces deux spécialités pâtissières ardennaises. Mais si le béret, en forme de galette à suc’, est plutôt bien réussi, le haut de la tenue, qui représente le gâteau mollet, fait davantage penser à un gilet de sauvetage. Ce qui vaudra aux membres de la nouvelle confrérie quelques commentaires amusés et narquois. La tenue, depuis, a été modifiée et c’est la coiffe des dames qui reprend aujourd’hui la forme du gâteau mollet.
Le premier festival sur la place Ducale accueille une nouvelle confrérie ardennaise : la confrérie de la galette à suc’ et du gâteau mollet.
Après la confrérie de la galette à suc’ et du gâteau mollet, en 2007, le festival porte une nouvelle confrérie ardennaise sur les fonts baptismaux. Il s’agit de celle de la hure d’Elmont (Elmont étant l’ancien nom de la commune d’Aiglemont, une commune proche de Charleville-Mézières), qui remet à l’honneur une recette retrouvée dans un livre de cuisine datant de 1942.
Cette édition 2008 accueille d’ailleurs de nombreuses autres nouveautés. Pour la première fois en effet, quelques uns des meilleurs chefs ardennais sont présents sur le festival et réalisent leurs recettes en direct avant de les faire goûter au public. Le succès est tel que cette collaboration sera renouvelée chaque année.
Pour la première fois également, deux personnages incontournables de la marionnette, le Lyonnais Guignol et le Liégeois Tchantchès, figurent parmi les invités du festival et sont les héros de plusieurs petits spectacles, pour la plus grande joie des enfants.
De Charleville… à Charleville
Quand Charleville rend visite à Charleville, cela ne peut être qu’à l’occasion du festival des confréries. Il existe en effet un Charleville dans la Marne et le maire de ce petit village de moins de 300 habitants, situé près de Sézanne, avait choisi le week-end du festival pour venir visiter la ville ardennaise homonyme, avec une trentaine de ses concitoyens.
On ne pouvait donc pas faire moins que d’introniser le maire de Charleville (Marne) dans la toute nouvelle confrérie de la hure d’Elmont. Ce qui fut fait, pour le plus grand plaisir de l’intéressé.
La confrérie Tchantchès, invitée d’honneur du festival, avait apporté avec elle les célèbres marionnettes liégeoises.
Avec 40 confréries ayant répondu à l’appel, dont une quinzaine qui viennent pour la première fois, le festival 2009 atteint un record de participation depuis sa création.
Et à l’occasion de ce 6e festival, c’est au tour d’une nouvelle venue parmi les confréries ardennaises de tenir son premier chapitre officiel. Il s’agit de la confrérie de la tarte à l’oignon de Givet, qui a malheureusement disparu depuis.
Ce sixième festival est également marqué par un programme d’animations étoffé, notamment avec la venue des fameux Gilles de Charleroi, qui vont animer le défilé et la place Ducale, durant toute la journée du samedi, pour le plus grand plaisir du public.
Sondage
Cette année-là, un sondage est réalisé par des étudiants de l’IUT de Charleville-Mézières. Près d’un millier de personnes sont invitées à répondre à un questionnaire, durant les deux jours.
Cette étude de notoriété s’avère encourageante puisque 80% des personnes interrogées font part de leur souhait de revenir l’année suivante. La tranche d’âge la plus représentée est celle de 26-55 ans (45%), suivie de celle des plus de 55 ans (31%). Près d’un quart des visiteurs, toutefois, se situent dans la tranche des 18-25 ans.
Dernier enseignement de ce sondage, enfin, c’est l’ambiance qui attire le plus les visiteurs du festival. Les sondés sont en effet 32% à déclarer être attirés par sa convivialité de la manifestation.
Selon un sondage réalisé cette année-là, c’est essentiellement pour l’ambiance que les gens aiment venir au festival.
Chaque festival apporte son lot d’animations nouvelles. En cette année 2010, ce sont les arbalétriers qui s’invitent à la fête. Et comme les chefs ardennais avant eux, ils vont transformer cette première expérience en rendez-vous annuel.
A l’initiative de l’US tir de Charleville-Mézières, un tournoi de tir à l’arbalète historique est organisé sur la place Ducale. Sept guildes, soit une soixantaine d’arbalétriers, vont participer aux différentes épreuves.
Une compétition assez spectaculaire en raison des armes utilisées, à savoir des arbalètes à balancier pouvant peser jusqu’à une dizaine de kilos, et des tenues des guildes, qui se rapprochent de celles des confréries.
Les cocus à l’honneur
Originaire de la province de Namur, la confrérie des Wiyinmes de Méan sait ne pas se prendre au sérieux. En patois local, wiyinme signifie en effet cocu et les membres de la confrérie arborent avec fierté une corne sur la partie dorsale de leur habit jaune bordé de noir. Une référence à ce que produisent les bêtes à cornes (vaches et chèvres), la confrérie assurant la promotion des fromages fabriqués à Méan, une section de la commune de Havelange.
La confrérie des Wiyinmes de Méan met à l’honneur les fromages produits par les bêtes à cornes.
Le festival 2011 consacre des amitiés nées au fil des précédentes éditions. A l’instar du festival mondial des théâtres de marionnettes, en effet, beaucoup de confrères venus de l’extérieur sont désormais hébergés chez des Ardennais avec qui ils ont sympathisé.
Le festival donne ainsi lieu à des retrouvailles bien sympathiques. Lors de son arrivée, l’une des membres d’une confrérie extérieure au département confie qu’elle aime venir chaque année à Charleville-Mézières parce qu’elle y retrouve une famille. Beau compliment, qui résume bien l’esprit d’une manifestation se voulant avant tout conviviale.
Parcours gastronomique
L’inauguration du festival s’apparente souvent à un parcours gastronomique du combattant. Car la configuration des stands, sur la place, contraint les officiels à une série de dégustations qui les font passer de bière d’Orval au sucre d’orge, de la tarte à l’oignon au chocolat de la Nièvre et de la boulette d’Avesnes à la galette à suc’.
Mais les personnalités s’accommodent finalement plutôt bien de ce mélange des genres et apprécient ces moments d’échanges avec les confréries présentes. Certaines d’entre elles, plus prévoyantes, ont cependant un goûteur patenté, qui se charge de donner son avis sur les produits proposés.
Il faut avoir un estomac solide pour suivre l’inauguration du festival.
Par rapport aux premières éditions, le défilé a été nettement raccourci. Mais ce samedi 5 mai 2012, le ciel vient jouer les trouble-fêtes. Des trombes d’eau s’abattent sur la place Ducale et après avoir attendu en vain une accalmie, les organisateurs décident d’annuler le défilé et de se contenter d’un petit tour de place.
Les Carolos à l’abri sous les arcades ne manqueront pas pour autant d’applaudir ce drôle de cortège, où les parapluies et les capes en plastique transparentes volent la vedette aux superbes tenues des confrères.
Quelques instants plus tard, fort heureusement, c’est sous un soleil radieux que le ruban inaugural est coupé, faisant vite oublier ce défilé contrarié.
Une place très animée
Les groupes musicaux ont toujours accompagné le festival des confréries et à partir de 2012, les organisateurs vont privilégier les animations itinérantes.
Cette année-là, outre la fanfare médecine de Reims, des formations locales comme La Goulue ou Denwez Mad, sans oublier Jojo et son orgue de barbarie, vont ainsi sillonner les allées du festival.
Présent pour la première fois cette année-là, Jojo et son orgue de barbarie va devenir un fidèle du festival.
Un congrès national, un livre, un chef étoilé : le 10e festival des confréries en Ardenne a été fêté de bien belle manière. Tout d’abord en accueillant, la veille, le congrès national du Conseil Français des Confréries au château fort de Sedan. Ensuite en donnant naissance à un livre, intitulé Confréries en Ardenne, qui retrace les moments forts de cette belle aventure commencée en 2004.
Cerise sur le gâteau, l’espace réservé aux toques ardennaises a reçu cette année-là la visite du chef doublement étoilé Philippe Mille, qui a accepté de quitter quelques instants les cuisines des Crayères, à Reims, pour faire découvrir une recette à base de sot-l’y-laisse, de ris de canard, de morilles blanches et d’asperges.
Une renommée jusqu’aux Etats-Unis
En cette année 2013, deux journalistes américains s’intéressent au festival des confréries.
Carolin Young, qui avait rencontré les responsables de la confrérie de la cacasse à cul nu au Salon de l’Agriculture de Paris, consacre trois pages, recette comprise, à cette spécialité ardennaise et au festival sur le site zesterdaily.com, un magazine en ligne consacré à la gastronomie et au vin.
Gary Lee Kraut évoque lui aussi longuement le festival des confréries sur le site France Revisited, un autre magazine en ligne très prisé des anglophones.
Pour le 10e anniversaire du festival, le chef étoilé Philippe Mille, avait fait le déplacement depuis son restaurant Les Crayères, à Reims, pour faire découvrir une recette bien à lui.
Le 17 avril 2014, l’ambassade des confréries de l’Ardenne reçoit le prix du tourisme ardennais, dans la catégorie Animation du territoire. Une belle récompense pour tous ceux qui oeuvrent, depuis dix ans, à la réussite de cette manifestation gourmande, festive et populaire.
D’autant que ce sont les Ardennais eux-mêmes qui, via Internet, ont voté pour le festival des confréries, devant huit autres concurrents.
Le trophée s’accompagne d’une récompense : un film vidéo, réalisé par Ardennes TV, tourné à l’occasion d’une édition 2014 ensoleillée, qui a permis d’accueillir 35 confréries.
Un festival solidaire
Quand le caractère festif d’une manifestation trouve un prolongement solidaire, c’est encore mieux. C’est en partant de ce constat que les responsables du festival décident, en 2014, d’offrir une partie des excédents dégagés par la 11e édition à une association attentive à la souffrance des plus fragiles. En l’occurrence à l’association Enfance et Partage, qui vient en aide aux enfants victimes de maltraitance.
Le 15 octobre, le président de l’ambassade des confréries de l’Ardenne remet donc un chèque de 500 euros au délégué départemental d’Enfance et Partage.
En 2014, le prix du tourisme ardennais est attribué au festival des confréries à l’issue du vote des internautes.
Pour cette édition 2015, c’est la confrérie de l’andouille du Val d’Ajol, dans les Vosges, qui a été choisie pour être invitée d’honneur. L’occasion pour elle de faire découvrir deux des spécialités du Val d’Ajol : l’andouille et le gandoyau, une préparation à base d’estomacs de porc précuits et de viande de porc hachée, fumée au sapin des Vosges.
Autre recette gourmande, bien plus locale celle-ci : le Boud’Ardennes, un pain viennois garni de rondelles de boudin blanc de Rethel, sur une compotée d’oignons ou de pommes, le tout relevé avec une pointe de piment d’Espelette. Ce hot-dog à l’ardennaise a été créé par le pâtissier carolomacérien Ludovic Billard, à la demande du Rotary Club de Charleville, qui le met en vente sur le festival pour apporter un soutien financier à un élève méritant du CFA interprofessionnel.
Un coup de pouce pour l’emploi
C’est une première : à l’occasion de ce festival 2015, l’ambassade des confréries de l’Ardenne et la Mission Locale de Charleville-Mézières signent une convention au terme de laquelle cinq jeunes en recherche d’emploi vont effectuer un stage rémunéré par la Mission Locale, aux côtés des bénévoles du festival.
Durant quatre jours, ces jeunes, encadrés par des responsables de l’association, vont prendre part à diverses tâches, allant du montage au démontage des structures, en passant par l’accueil du public ou la réalisation d’un sondage de satisfaction auprès des confréries.
Pas si facile que cela de s’improviser dépendeur d’andouille le temps d’une intronisation.
Pour cette 13e édition, les organisateurs ont tenu à récompenser la fidélité au festival en remettant un trophée à cinq confréries totalisant au moins dix participations. Le maire de Charleville-Mézières, Boris Ravignon, s’associe à l’initiative en offrant aux responsables de ces confréries un buste de Rimbaud et un ouvrage sur le musée qui lui est dédié.
Cette édition 2016 est également marquée par deux manifestations qui se tiennent en marge du festival. La première est une exposition, présentée à la médiathèque du 21 avril au 13 mai, qui permet au public de voyager au cœur des douze précédents festivals.
L’autre manifestation se tient les 6 et 7 mai dans l’amphithéâtre de la médiathèque. Il s’agit d’un colloque inter-universitaire sur le thème Entre terroirs et territoires : les confréries et leur discours.
Prix d’excellence à Lisbonne
Mais l’année 2016 restera marquée d’une pierre blanche dans l’histoire du festival. Le 5 novembre en effet, une délégation de cinq membres de l’ambassade des confréries de l’Ardenne, se rend à Lisbonne pour y recevoir un prix d’excellence décerné par le Conseil Européen des Confréries Oenogastronomiques (CEUCO), dans le cadre de son congrès annuel.
Devant 750 confrères venus de huit pays différents, le président de l’ambassade, après avoir présenté brièvement le festival ardennais, reçoit le prestigieux trophée des mains de Carlos Martin Cosme, président du CEUCO, lequel est accompagné sur la scène de Jean-Claude Estirach, vice-président du CEUCO pour la France, et de Jean-Jacques Pinet, chargé de mission au commissariat général à la fête de la gastronomie.
Le 5 novembre 2016 à Lisbonne, le festival des confréries reçoit un prix d’excellence du Conseil Européen des Confréries (CEUCO). De gauche à droite sur la photo : Jean-Claude Estirach, vice-président du CEUCO pour la France, Jean-Jacques Pinet, chargé de mission au commissariat général à la fête de la gastronomie, Bernard Giraud, président du festival, et Carlos Martin Cosme, président du CEUCO.
Parmi les nouveautés de cette 14e édition, l’installation d’une ferme pédagogique sur la place Ducale ne passe pas inaperçue et fait très vite le bonheur des petits comme des grands, qui peuvent assister à la traite de la vache ou à une tonte de mouton à l’ancienne.
« Savant alliage de tradition et de gourmandise », pour reprendre l’expression du journal L’Ardennais, le festival de Charleville-Mézières accueille cette année-là deux nouvelles confréries : l’ordre du poireau, venue du Pas-de-Calais, et la confrérie de la gaufrette mâconnaise, venue de Saône-et-Loire.
Une démarche éco-responsable
Cacasse à cul nu, salade au lard, jambon braisé au ratafia de cidre ardennais : chaque année, ce sont plus de 1500 repas qui sont servies durant les deux jours du festival, sous le grand chapiteau installé par la ville.
Et pour cette édition 2017, les organisateurs ont décidé de s’inscrire dans une démarche éco-responsable en favorisant le tri sélectif des déchets et en utilisant des assiettes et des couverts biodégradables.
Pour la première fois, une ferme pédagogique fait son apparition sur la place Ducale. Le festival des confréries met de plus en plus le terroir en valeur.
L’année 2018 marque le 15e anniversaire du festival mais aussi le 100e anniversaire de la fin de la Première Guerre Mondiale. Pour la première fois sur la place Ducale, un campement de soldats de la Grande Guerre est reconstitué, afin de rendre hommage aux Poilus tombés au champ d’honneur il y a tout juste un siècle.
L’association Le Miroir, à laquelle les organisateurs ont fait appel, y sert une potée du centenaire dans une roulante d’époque, accompagnée d’une tranche de pain du Poilu, dont la recette a été élaborée par un boulanger de Sedan.
Le festival a sa mascotte
Le festival des confréries en Ardenne a désormais sa mascotte, baptisée Rawouète (un mot de patois ardennais qui signifie petite quantité ou petit rajout). Ce sympathique sanglier en peluche imaginé à partir du logo de la manifestation, fait son apparition pour cette 15e édition et est désormais proposé à chaque festival, au prix de 10 euros.
Et c’est avec beaucoup de plaisir que le président du festival a offert cette peluche à Carlos Martin Cosme, le président du Conseil Européen des Confréries, qui avait fait spécialement le déplacement depuis l’Espagne pour assister à cette 15e édition.
En cette année 2018, avec la complicité de l’association Le Miroir, le festival rend hommage aux Poilus.
Une nouvelle tendance se dessine à l’occasion du 16e festival des confréries, à savoir que les organisateurs souhaitent désormais mettre à l’honneur une confrérie mais aussi toute la région dont elle est issue. C’est la raison pour laquelle la Bretagne est particulièrement bien représentée. Outre la confrérie Pipéria la Galette, invitée d’honneur de ce festival 2019, ce sont près d’une dizaine de confréries bretonnes, emmenées par Jean-Louis Le Quintrec, le président de l’Académie des Confréries de Bretagne, qui se retrouvent sur la place Ducale. Au menu : des galettes bien sûr mais aussi des coquilles saint-jacques, de l’andouille de Guémené ou encore du whisky breton.
Bienvenue à l’Espagne
Jumelée depuis le 25 janvier 2019 avec Charleville-Mézières, la ville de Tolosa, dans le Pays Basque Espagnol, est réputée pour son centre international de la marionnette mais aussi pour sa gastronomie et notamment ses fameux haricots noirs.
A l’occasion du festival, une délégation de six personnes, dont le président de la confrérie du haricot noir de Tolosa, avait donc fait le déplacement jusqu’au chef-lieu des Ardennes pour faire découvrir cette spécialité. C’est la première fois que le festival accueillait une confrérie espagnole.
Une délégation de la ville de Tolosa, tout récemment jumelée avec Charleville-Mézières, avait fait le déplacement pour venir faire déguster ses fameux haricots noirs.
Initialement prévu les samedi 2 et dimanche 3 mai, le 17e festival des confréries en Ardenne est annulé en raison de l’épidémie de coronavirus.
Le Covid nous contraint une fois de plus à annuler le festival. Rendez-vous en 2022.
Après le Languedoc-Roussillon, c’est la province belge du Hainaut qui est l’invitée d’honneur du festival 2023. Et plus particulièrement la confrérie du Taste-Cerises de Biercée, qui a tenu un chapitre exceptionnel le dimanche matin et qui est venue avec une tarte aux cerises géante.
Escape game
Côté animations, il faut souligner le succès rencontré par l’Atelier des chefs et futurs chefs, qui a permis à plusieurs chefs ardennais de faire preuve de leur savoir-faire en faisant déguster leurs recettes à un public rapidement conquis. A noter également l’organisation, pour la première fois, d’un escape game sur le thème des confréries, en partenariat avec l’association Les événements du professeur Plume.